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Notre cahier de routeReprise du travail
Dès le lever, Fabian se tape la tête contre le mur à la pensée du petit-déj qui approche. C'est vrai, une certaine monotonie s'installe : toujours saucisson, jambon, fromage, tomates...
A la fin du petit-déj, nous mettons la vaisselle dans l'évier. Adi nous arrête : "laissez, les filles le feront quand elles se lèveront". Je trouve assez étrange de conserver cette image de la femme au fourneau. Chez nous ce ne serait plus envisageable, mais il faut accepter les mœurs du pays.
C'est la reprise du chantier. Et là c'est la pénurie : plus que de vieux clous tordus qu'il faut bien utiliser pour pouvoir continuer. Pour les planches c'est pire : trop épaisses, trop courtes, pas assez larges. On se débrouille comme on peut avec les moyens du bord, et on ne peut même pas en chercher d'autres puisque le 4x4 n'est plus là.
Ayant bloqué le protège lame de la scie circulaire, Romain coupe dans le câble d'alimentation lorsque la lame sort de la planche. Gros flash, disjoncteur qui saute. Je vais voir Adi avec la scie, je propose de la réparer s'il me donne un câble. Il me répond que ce n'est pas la peine et va chercher du scotch. Ça marche mais bon...
Enfin vers midi Misu arrive avec de la nourriture et des clous.
Repas : soupe, purée de pommes de terre, viande en salade (on croyait que c'était du céleri, en goûtant on a été surpris). Délicieux.
Suite du chantier. Xavier coupe un morceau de planche qui dépasse avec la scie de son couteau suisse (en 1/4 h). Vers 17 h, le travail est interrompu par la pluie qui se transforme en orage. Branle-bas de combat ! on range tout et on s'abrite.
Anna nous apporte un gâteau que les filles ont préparé pendant l'après-midi. En moins de 5 mn, l'assiette est vidée.
Vers 18 h, on traverse le jardin sous des trombes d'eau et un orage violent pour gagner la cuisine pour le repas : ce soir une sorte de choucroute et du màmàligà, un plat typiquement roumain composé de semoule.
L'ordre du passage à la douche se décide au tarot. Fabian espérait gagner mais se retrouve quatrième, il s'énerve et peste contre Romain. Ce soir, à cause de l'orage, il y a de nombreuses coupures de courant. Quand on voit les lignes et la manière de les réparer, je me dis que ce n'est pas étonnant.
Le silence a repris sa place et remplacé le bruit des deux scies qui ont tourné toute l'après-midi et des marteaux. Le brouillard dense se dissipe et donne une allure étrange aux reliefs environnants. Au-dessus des nuages de la plaine, les montagnes sortent de nulle part. Fabian nous appelle au temps spi, rompant ma réflexion sur ces paysages étranges...
Mathieu