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Notre cahier de routeL'interminable voyage
Il est 21 h 30 (heure locale) et nous sommes encore dans le train...
Ce matin, à Colmar, nous nous retrouvions à la gare. Il était 5 h 45. Notre train partait 10 mn plus tard... On était à l'heure ! Comme quoi, tout arrive ! Romain s'est aperçu à temps qu'il lui manquait quelque chose d'essentiel... son chapeau !
Bâle puis Zurich, chacun somnolant sur son siège, et Xavier qui demande à chaque arrêt si on est arrivé, mais qui ne bouge pas quand on doit descendre.
Enregistrement des bagages puis directement l'embarquement. L'avion me paraît minuscule ! Et Romain, toujours charmant, fait des vannes de très bon goût en sortant les notices de secours et bien évidemment le sac à vomir... On décolle enfin et je me mets à flipper. Le pauvre Xavier me sert de déstresseur...
On arrive entiers après une descente assez mouvementée. Et là, c'est l'inconnu ! Mathieu nous guide dans le bus (le bon en plus !) Il y a du monde, il fait chaud, ce sont les inconvénients du voyage... Mais les gens sont très sympas et une dame nous a même parlé en français ; et des chants d'oiseaux sortent des haut-parleurs. Enfin c'est la gare centrale. On prend les billets pour Suçeava et on mange... à 15 h ! Coups de téléphone puis Mathieu et Fabian partent à la recherche de cartes postales... sans succès. Bref, on trouve le bon quai et on attend notre train. Un jeune, on va dire "junkie roumeun" (comme il le disait lui-même) vient nous parler. Deux minutes de plus et on lui demandait de partir. Pas méchant mais un seul mot à la bouche : Roumania is a fucking country !
On a un peu peur en voyant l'état des trains, mais finalement le nôtre est très bien. On est dans un compartiment avec un roumain (original !). Très sympa, on discute un peu, il nous conseille un itinéraire et des endroits sympas à voir pour notre dernière semaine. Il s'appelle Viktor, il nous laisse un numéro de téléphone et on lui offre une bouteille de vin. Il est daltonien, très calé sur De Funès et Bourvil, ainsi que Catherine Deneuve, Cousteau, Delon et surtout Fernandel. On discute du Da Vinci code. Il téléphone à sa sœur qui parle un peu français et il tient à ce que Fabian lui parle. On lui montre des photos d'Alsace et on embraye sur le vin, bien sûr. Très heureux de notre cadeau, il essaye de nous expliquer en vitesse tout ce qu'il y a à voir dans son pays... Il nous parle du Delta du Danube et de Cousteau. On n'ira pas, mais tant pis, c'est sympa ! Bref, une rencontre qui nous a marqués. Vivement qu'on en ait d'autres...
Il descend du train et on continue notre trajet. On mange et on fait les comptes.
Il est presque 22 h, on est toujours dans le train, je veux pas savoir quand on pourra se coucher...
Catherine
Finalement, nous arrivons à Suçeava vers 23 h. Misu (prononcer Michou) et sa femme Livia nous attendent comme prévu devant la gare. Nous montons dans leur van Mercédès, qui tranche assez avec le reste du décor.
Premier contact avec la campagne roumaine : la route qui quitte la gare est bien pire que la plus mauvaise des routes françaises. Puis nous voici sur une "grande" route. Misu accélère très franchement !
Tout à coup nous décollons de nos sièges, Romain voit les sacs entassés dans le coffre faire des bonds... La route d'apparence correcte réserve en fait quelques surprises, et ce n'est pas fini. En effet, entre les véhicules anciens et mal entretenus, les piétons, les cyclistes et les carrioles qui rentrent le foin sans aucun éclairage (le tout vers 23 h !), il semble plus qu'imprudent de circuler la nuit en Roumanie pour un non-initié.
Rapide détour par l'épicerie de Radauti (pour nous acheter de l'eau), Misu nous emmène chez lui. Nous y entrevoyons ses trois filles et il nous montre nos chambres pour la nuit. Ce sont en fait celles de ses filles, ce qui nous gêne un peu.
Nos hôtes prennent congé après nous avoir offert à manger et à boire, et nous laissent à disposition de l'eau et leur salle de bain. Affalés dans le canapé du salon, attendant notre tour à la douche, nous parlons des 20 h de voyage vécues depuis notre réveil.
Xavier, après avoir retiré ses chaussures s'étonne "mais ça vient de quoi cette odeur ?" Après avoir ri un bon coup nous allons nous coucher ; il est 0 h 45.
Mathieu